Les patients à risque :
La patiente enceinte : [2]

Pour la patiente enceinte, nous savons que la présence d'un processus pathologique de type infectieux n'est pas recommandé. Nous allons décrire les situations où l'indication peut être posée.

L'ANAES recommande l'extraction sous antibiothérapie en cas de pathologie infectieuse.

Contrairement, si l'épisode infectieux peut être endigué grâce à un traitement antibiotique, la temporisation sera de mise.

Mis à part cela, toute intervention, hors contexte infectieux, avec uniquement un blocage mécanique, pourra être reporté après l'accouchement.

Le patient diabétique non équilibré : [2]

C'est la même chose que pour la femme enceinte sauf qu'il faut faire les extractions. Plus la temporisation est grande plus les risques infectieux sont importants.

Le patient présentant un risque Oslerien : [1]

Il existe deux groupes : le groupe A à haut risque et le groupe B à risque modéré.

Pour les deux groupes, la germectomie n'est pas contre-indiquée. Le groupe A à haut risque nécessite une antibio-prophylaxie alors que pour le B cela est laissé à l’appréciation du praticien.

Dans les risques d'endocardite, il est préconisé d'effectuer l’exérèse de tout foyer infectieux. De plus, il n'y a pas de contre-indication à la chirurgie si le patient est prémediqué avec des antibiotiques.

Le patient devant subir une radiothérapie :

Avant une radiothérapie, si l'enclavement ou l'inclusion parait pouvoir donner de futures infections il faudra éliminer les germes posant problème. (germes numéro 3-1 et 3-2 de l'EMC)

Cependant il n'existe pas de recommandations si le germe dentaire est totalement inclus et asymptomatique. [4]

En effet la cicatrisation des tissus osseux et parodontaux après une radiothérapie peut être extrêmement mauvaise. Il vaut mieux donc effectuer les actes chirurgicaux avant le traitement par rayons. [2] [3]

Les délais préconisés sont de deux semaines avant le traitement de radiothérapie au minimum. [4]

Le patient sous bi-phosphonates ou ayant subi une radiothérapie :

Pour cette catégorie de patient, il est préconisé de s'abstenir tant qu'il n'y a pas d'infection. Mais dès que le germe paraît présenter un signe infectieux il faut en faire l’exérèse la plus soigneuse possible. [2]

Le mieux pour ces cas étant d’opérer en milieu hospitalier pour les conditions d'asepsie requises en bloc opératoire (ACS II) sous anesthésie locale sans vaso-constricteur avec utilisation de colle biologique, le tout si possible après 20 séances de caisson hyperbare.

On sait également que les bi-phosphonates sont prescrits pour des maladies telles que l’ostéoporose ou dans des cas de myélome. Ce sont des pathologies de l'âge adulte et rare chez l'adolescent ou le jeune adulte. Il est donc peu probable de rencontrer ce genre de situation lors d'une consultation afin d'établir l'indication d'une germectomie.

Pour les patients ayant subi une radiothérapie on connait l'augmentation du risque d'osteo-radio-nécrose lors d'extraction dentaire. Ce risque est dû soit à une alvéole infectée après l'extraction, soit au développement d'une alvéolite sèche. Cependant le manque d'études et de sujets ne permet pas de mettre en évidence un lien statistique et une étude fiable sur les germectomies post-radiques. [3]

De plus, les traitements utilisés pour soigner les ostéo-radio-nécroses sont actuellement limités aux possibilités d'oxygénothérapie hyperbare. Ce traitement est considéré comme un adjuvant et non comme un véritable traitement curatif de cette complication même si c'est un plus dont il serait dommage de se passer s'il est accessible. Cependant l'efficacité des traitements de l'ostéo-radio-nécrose souligne l'importance de cette complication et la nécessite absolue de l'éviter. [4]





Bibliographie

[1] HAS. Prophylaxie de l'endocardite infectieuse. Révision de la conférence de consensus de mars 1992 en 2002. Annales Françaises d'Anesthésie et de Réanimation (2003) 22: 920-9.

[2] HAS Haute Autorité de Santé. Indications et non indications de l'avulsion des troisièmes molaires mandibulaires. (1997) volume 5.

[3] Oh H, Chambers MS, Garden AS, Wong P & Martin JW. Risk of osteoradionecrosis after extraction of impacted third molars in irradiated head and neck cancer patients. J Oral Maxillofac Surg (2004) 62: 139-44.

[4] Sulaiman F, Huryn J, Zlotolow I & Zlotolow I. Avulsions dentaires chez les patients irradiés de la tête et du cou : une étude rétrospective du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center (MSKCC). Revue de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-faciale (2004) 105: 298 - 301.